Dynamic nivelle par le haut en supprimant les tarifs sociaux
Tribune dans le Sévrien du mois de février 2021
L’association Dynamic Sèvres a pour principal supportrice la ville de Sèvres qui lui octroie chaque année une rondelette subvention de 450.000 euros (40% du budget), ainsi que la mise à disposition des équipements sportifs de la commune. La convention qui lie les deux parties prévoit que Dynamic « favorise la mixité sociale ». Le dernier conseil d’administration de l’association a donné lieu à une véritable remise en question d’un accès au sport pour tous. Dans un élan libéral commun, dirigeants associatifs et représentants de la majorité municipale ont approuvé la suppression des réductions accordées aux chômeurs ainsi qu’une division par trois des avantages accordés aux étudiants et retraités. Vous avez les moyens et cela vous gêne de partager votre cours d’abdos-fessiers avec un manant ? Là encore, Dynamic est à votre service en créant une formule « privilège » destinée à celles et ceux qui paieront plein pot. Fin aussi de la tarification réservée aux Sévrien.nes dont les impôts et taxes locaux contribuent pourtant au fonctionnement de l’association. Seul le représentant de Sèvres en Transition s’est opposé à cette nouvelle grille tarifaire discriminatoire.
Les choix réalisés par l’association et approuvés par la majorité municipale ne sont pas fondés : Dynamic Sèvres continue de faire des bénéfices même en période de Covid, grâce aux subventions d’Etat pendant le confinement. Selon nous, la tarification d’une association autant financée par la ville doit répondre à un projet visant une offre inclusive, favorisant une dynamique sport-santé et réfléchie avec les habitants. Sèvres a plein d’atouts pour une telle ambition, mais de projet, la municipalité n’en a aucun.
Si nous savons que l’imagination n’est pas au pouvoir à l’Hôtel de Ville, nous demandons en cette période de crise sanitaire et sociale que la priorité ne soit pas donnée à une politique tarifaire qui va priver une partie de la population d’un accès au sport. Lorsque tant d’argent public est consacré à une activité, on est en droit d’exiger la mise en œuvre de tarifs liés au quotient familial, par exemple. Pour nous, le sport représente une opportunité de resserrer le lien social en réunissant les habitants quel que soit leur niveau de revenus. Opportunité que Dynamic et la ville ne semblent pas avoir saisie.
Le 10 février, l’assemblée générale de Dynamic se réunira pour approuver ou pas les orientations décidées. Au conseil municipal, nous demanderons que la ville rappelle à l’association ses engagements.