2 je dis deux !
Le résultat des élections municipales a été, provisoirement sans doute, acquis à 2 voix. La liste menée par Grégoire de la Roncière, réunissant des « divers droite » a devancé de 2 voix la liste traditionnelle UMP-UDI et Modem menée par Laurence Roux-Fouillet, l’UDF puis l’UMP dirigeant la ville depuis 1983. L’élection municipale pourrait être annulée du fait du recours de madame Roux-Fouillet, candidate de l’UMP, l’UDI et du Modem. Les élections auraient lieu dans quelques mois. Les sévriens auront ainsi un peu de temps pour juger sur pièces le « changement » annoncé par la liste gagnante.
Court bilan La liste d‘union entre le PS et la liste « Sèvres en transition » n’a pas réussi à devancer les deux listes de droite. La droite monopolise à ces élections municipales plus de 74% des voix avec il est vrai une abstention très importante, de plus de 40%, particulièrement dans les bureaux les plus favorables traditionnellement à la gauche comme aux écologistes. Le rapport le plus défavorable des dernières années était plutôt établi à 54-46 voire beaucoup moins aux élections nationales. L’alliance de second tour avec la liste socialiste a été faite parce que « Sèvres en transition » n’avait que peu de choix : avec 9,54% il manquait 0,46% pour se maintenir au second tour. Il faut privilégier dans tous les cas l’obtention d’éluEs au conseil municipal pour pouvoir agir et être informés des questions qui intéressent la ville et l’intercommunalité. Ce résultat est décevant, quoiqu’il soit à peu près équivalent à celui de 2008, car il ne permet de n’avoir qu’un seul poste d’élu au conseil municipal.
Les uns et les autres C’est une nouvelle droite, plus à droite, plus jeune et plus bourgeoise qui vient de s’installer à la mairie avec deux voix d’avance, surfant sur l’absence du maire sortant et une campagne dynamique qui a pu faire oublier leurs repères à des électeurs dépolitisés. C’est bien le bilan de l’équipe, d’abord menée par François Kosciusko-Morizet qui a été jugé. Sans la présence du maire sortant, de son investissement reconnu, l’UMP est renvoyée à la médiocrité du bilan, à l’anonymat des adjoints, leur absence dans la ville. Madame Roux-Fouillet, adjointe à la famille, était inconnue des sévriens, ce qui en dit long sur son implantation et sur l’impasse que cette équipe sortante avait finalement fait sur le lien avec les habitants. Des dizaines de réunions de quartiers n’ont servi à rien, juste à être un porte-voix pour le maire, un étalage d’auto-satisfaction et l’aboutissement en a été une défaite contre un adjoint marginalisé par son propre camp. Celui-ci a pu faire oublier qu’il a été 18 ans adjoint de cette commune dans ses aspects de gestion les plus détestables. Il a réussi, à deux voix et restant au final très minoritaire dans la ville, (37,47% des exprimés avec plus de 40% d’abstention, soit un total de moins de 22% des électeurs), à faire oublier ses origines et ses engagements. C’est donc un engouement très relatif qui a touché un sévrien sur 5.
Le changement est très relativement en marche : pour l’instant, les indemnités du maire et des adjoints ont été votées à leur taux maximum, la place de stationnement du maire est bien occupée par sa voiture personnelle, les fêtes du jumelage avec Wolfenbüttel ont été annulées sans concertation.
Pour les mesures sociales d’urgence, la nouvelle équipe a fait vite : organisation d’un stage de langues pour les élèves du collège à 450 euros pour 10 jours.
Et enfin, ce que chacun attendait comme priorité du mandat ( ?) : la réduction par deux du nombre de quartiers. Cette réduction a été effectuée sans concertation des habitants, ni avis du conseil municipal.
Demain ? Nul doute que cette nouvelle équipe ne décevra pas, ses engagements idéologiques marqués ne dépareront pas dans un département malheureusement sinistré par la bien-pensance et son égoïsme bourgeois. La campagne électorale va bientôt reprendre, il va être temps, pour nous tous, de promouvoir à Sèvres un autre mode de démocratie locale et de gestion.