Agir enfin pour le climat ?
Tribune dans le Sévrien - avril 2021
Un an après l’élection municipale, quel bilan tirer de l’action climatique de notre ville ? Même si le contexte de la crise sanitaire a mobilisé les énergies, celui-ci ne peut entièrement justifier l’inaction municipale dans bien des domaines et notamment celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Les scientifiques nous le disent depuis des années : le climat se dérègle de plus en plus vite du fait des émissions de Co2. Il n’est pas encore trop tard pour agir, se préparer aux changements inéluctables et éviter les pires catastrophes. Si l’Etat, la Région, le Département ou GPSO ne donnent pas le bon exemple, rien ne nous empêche de mettre en œuvre des actions locales de bon sens. Même en l’absence regrettable de bilan carbone des activités municipales, nous savons qu’il faut agir pour diminuer nos consommations d’énergie et d’eau. Chaque année à Sèvres, environ un million d’euros est dépensé sans réflexion sur ces postes. A ce jour, aucune stratégie ni plan d’actions pour les bâtiments. La majorité municipale a préféré consacrer 2,7 millions de fonds publics pour construire un restaurant plutôt que rénover notre patrimoine vieillissant. Nous savons qu’il faut atteindre un objectif de zéro artificialisation nette des sols. La majorité mène toujours un projet de centre-ville qui poursuivra le bétonnage, la minéralisation, qui ne donnera pas la priorité aux cyclistes, aux transports en commun et qui ne diminuera pas la pollution de l’air. La crise sanitaire a permis que des pistes cyclables soient installées en centre-ville, elles ne doivent pas disparaître à la moindre occasion, comme c’est le cas dans le bas de la Grande Rue. La majorité continue de soutenir le projet de construction par le Département d’une piscine sur l’Ile Monsieur, au lieu de penser à rénover la piscine existante. Des dizaines d’arbres vont être sacrifiés pour « requalifier » la RD910, on nous promet la plantation de nouveaux sujets qui - chacun le sait – n’auront pas la même action de rafraichissement. La ville pourrait avoir de l’ambition pour améliorer résolument notre cadre de vie puisqu’elle en a les moyens, mais elle choisit de ne pas le faire. Chaque conseil municipal nous donne l’occasion de voter des subventions pour l’achat de vélos à assistance électrique : nous nous réjouissons que de plus en plus d’habitant-es s’équipent et changent leurs pratiques de déplacements. Pour autant, cela ne suffit pas à faire une politique réellement soucieuse de contribuer au nécessaire changement de braquet en matière climatique. Or, face aux défis qui sont devant nous, la politique des petits pas ne suffit pas et celle du déni nous pousse dans le mur.