Sèvres en bien mauvaise santé !
Sèvres est devenue un désert médical, classée zone d’intervention prioritaire par l’agence régionale de santé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ils sont dramatiques : notre commune est la dernière du département en termes d’accès à un médecin généraliste, mais c’est aussi le cas pour les infirmier-es, les kinés, les sage-femmes et les dentistes. Dans notre ville, chacune et chacun peut théoriquement bénéficier d’1,4 consultation par an auprès d’un généraliste de moins de 65 ans. La moyenne nationale est de 3,3 consultations !
Le problème est connu depuis bien des années : les médecins partent en retraite et ne trouve pas de relève. Mais comment expliquer qu’à Sèvres, ce soit pire qu’ailleurs ? Dans son programme de 2020, le maire et sa majorité promettaient dans les 6 mois l’installation d’une maison de santé regroupant plusieurs professionnels. Cette promesse n’a pas été tenue et elle est aujourd’hui opportunément réitérée. Nous aimerions y croire, comme l’ensemble des Sévriennes et des Sévriens qui galèrent dans leur suivi de soins. Dans des communes proches de la nôtre, quelle que soit d’ailleurs l’orientation politique du maire, la situation est moins dégradée parce que le dossier a été pris à bras le corps de longue date. A Sèvres, le manque d’investissement historique de la ville dans ce domaine comme dans d’autres a pour résultat une catastrophe.
La santé c’est aussi faire de la prévention : le bus santé des femmes qui leur permet de consulter gratuitement une fois par an est une idée que nous avons suggérée à la majorité. Mais évidemment on ne peut se satisfaire de cette unique possibilité et il faudrait multiplier ce type d’actions tout au long de l’année. La diminution de l’exposition des habitant-es aux différents polluants et au bruit devrait être au cœur des politiques publiques, à Sèvres comme partout. La majorité municipale ne fait pas le lien entre environnement et santé : elle approuve des projets de bétonnage et de coupes d’arbres en centre-ville. Elle propose en pleine canicule un espace éphémère à la place de l’ancienne station-service pour que vous y ameniez vos enfants, en plein soleil, sur un espace bétonné et à proximité du bruit de la circulation. Tout cela en ayant réduit l’espace jeux du square Carrier-Belleuse !
Le dérèglement climatique n’est pas une invention, à Sèvres, nous en subissons directement les conséquences, et particulièrement les habitant-es du fond de vallée exposé aux vagues de chaleur. Nous devons agir, enfin, et dans un souci de sobriété financière et de santé publique ! Loin des projets de destruction-démolition. La santé est notre bien le plus précieux.
Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Frédéric Puzin