Informer et prévenir des risques : une obligation
Tribune dans le Sévrien mars 2020
Une ville résiliente s’adapte aux effets du changement climatique et se donne les moyens de parer aux risques existants sur le territoire. Qu’en est-il à Sèvres ?
La Seine peut quitter son lit : en juin 2016, les îles Monsieur, Seguin et Saint Germain ont été inondées. Nous étions loin de la crue de 1910, mais le risque devenait palpable. D’autres menaces pour notre ville sont moins connues. En mai 2018, le préfet des Hauts-de-Seine a interpellé le maire pour l’avertir du danger que représente une rupture de barrage aux étangs de Corot à Ville d’Avray. Ces étangs, créés il y a 300 ans pour alimenter le parc de Saint-Cloud, sont contenus par deux digues, en mauvais état. Si elles venaient à lâcher, une vague de 2 m dévalerait sur Sèvres, noyant la rue de Ville d’Avray et le centre-ville. Le préfet demandait donc au maire d’informer les Sévrien.nes dans l’attente des travaux de fortification. Aucune communication n’a été réalisée ! Le conseil municipal n’a même pas été informé de la demande du préfet. C’est un manquement grave aux devoirs du maire. Cet hiver, les étangs ont été asséchés et les travaux de reprise des digues ont débuté, ils dureront deux ans. Le danger semble maintenant écarté. D’autres aléas existent, comme celui de l’effondrement des talus SNCF. Début février, un glissement de terrain a eu lieu lors du passage d’un train à proximité de la gare de Sèvres-Ville d’Avray. Heureusement il n’a pas fait de victimes, mais la ligne est fermée pour de longues semaines. Face à ces risques des « plans communaux de sauvegardes » et autres « documents d’information communal sur les risques majeurs » doivent être élaborés. Il ne s’agit pas d’affoler les populations, mais de se donner les moyens d’anticiper les risques, alors qu’attendons-nous pour assurer la sécurité des habitants ?