Avis sur le SDRIF

Intervention lors du conseil municipal du 11 avril 2013

Le nouveau SDRIF est enfin entré en enquête publique et EELV y participe de façon à contribuer à améliorer ce document.

Nous approuvons les grandes orientations qui ont été retenues et en particulier le rééquilibrage Est/Ouest que le maire qualifie d'utopiste. Vous le savez, nous plaidons depuis de nombreuses années pour rapprocher l'habitat de l'emploi et nous sommes partisans de lutter contre l'étalement urbain. Des fondamentaux qui étaient le terreau du SDRIF de 2008, que nous avions approuvé sans réserve.

On nous dit que le ratio 3,1 logements pour 1 emploi créé va casser la dynamique économique des Hauts-de-Seine  ! Que cela revient à diviser par deux la création d'emplois... Soyons clair, ces prétendues créations d'emplois ne sont en réalité qu'un déplacement d'emplois existants. Il ne s'agit pas de créer de nouvelles filières, ni d'inventer les emplois du futur mais de proposer aux entreprises de déplacer leurs salariés dans de nouveaux bureaux high-tech. C'est un jeu à somme nul qui fait du Val de Seine le concurrent de La Défense... La belle affaire  !

La priorité, qui nous est rappelée par le SDRIF, est de créer les logements qui font défaut aux Franciliens. L'objectif de 30% de logements sociaux en stock nous semble être un minimum et nous ne comprenons pas en quoi cela aurait des effets négatifs sur la mixité sociale. Parce que finalement, qu’est-ce que la mixité sociale  ? C’est tout simplement permettre la cohabitation dans une même commune de catégories socio professionnelles différentes. En quoi est-il gênant d’accepter que logent dans notre commune des personnes sans emploi, des auxiliaires de puériculture, des enseignants débutants, des employés communaux, et je pourrai poursuivre la liste de toutes ces catégories qui aujourd’hui ont énormément de mal à se loger dans notre région.

Le maire fait ensuite état de craintes vis-à-vis des quartiers pavillonnaires. Là encore il faut être clair et dépasser les clichés. 80% des Sévriens vivent dans des immeubles  ! La question est de créer des quartiers aérés qui respectent la norme européenne de 30 m2 d'espaces verts par habitants. A Paris, Boulogne-Billancourt ou Issy-les-Moulineaux nous sommes plus proche des 2 m2. Il ne s'agit pas pour nous de préserver les pavillons à tout prix mais plutôt de promouvoir une trame verte et bleu au sein même des villes. Il s'agit d'une alchimie subtile et nous avons besoin d'outils et d’anticipation sur les changements à venir pour y parvenir. Le mot densification n’est pas un gros mot lorsque la densification signifie l’utilisation intelligente de l’espace. Les quartiers les plus denses à Paris ne sont pas ceux formés de tours, mais les quartiers hausmanniens. Le mot densification n’est toujours pas un gros mot lorsqu’il s’agit de faire en sorte que la ville soit une ville polyvalente où l’on trouve des espaces verts, des commerces, des services, des transports accessibles à tous. C’est exactement ce que défend le SDRIF.

Je parlais tout à l’heure de changements à venir. Ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui en matière énergétique, en matière de ressources naturelles, en matière de dérèglement climatique. En effectuant un aménagement économe, soucieux de la préservation et de la mise en valeur d’espaces naturels et agricoles, en mettant résolument l’accent sur les transports en commun au détriment de la voiture, le schéma directeur qui nous est proposé nous semble aller dans la bonne direction.

Comme vous le voyez nous ne sommes pas d'accord avec vos analyses et nous ne voterons pas votre avis défavorable au SDRIF.