Budget 2014 de la ville : terne, sans ambition et insincère
Je m’associe aux remerciements déjà formulés concernant la qualité du travail des services de la ville pour la présentation de ce document.
Le vote du budget d’une collectivité territoriale est un acte politique : voter contre un budget c’est se situer dans l’opposition et c’est ce que nous avons fait depuis 2008. Vous ne serez donc pas étonnés que pour ce dernier budget de la mandature, nous fassions de même.
Il ne s’agit pas d’une posture de forme mais bien d’une opposition aux choix que vous proposez pour Sèvres.
Votre proposition pour 2014 est à l’image des budgets des années précédents : terne, sans ambition pour l’avenir de notre commune et assez insincère tant du point de vue comptable que des annonces.
Et comme vous ne vous privez pas de retracer l’historique depuis 2008 dans le document présenté, je vais vous accompagner dans cet exercice en complétant quelques oublis malencontreux.
Vous nous annoncez que les taux de fiscalité ne devraient pas augmenter cette année. Les Sévriens eux n’ont pas oublié que ces taux ont augmenté de 9%, en 2009, de 2,4% en 2010 et 1,9% en 2012. Sans oublier en 2013 l’augmentation de la taxe d’habitation perçue par GPSO et l’instauration d’une taxe sur les propriétés bâties.
Il aurait été intéressant de nous présenter un tableau concernant les recettes issues des services publics sévriens : nous aurions tous noté qu’entre 2008 et 2014, cette ligne a augmenté de pas loin d’un million d’euros. Parce qu’entre ces deux dates, vous avez constamment augmenté la participation des Sévriens et des Sévriennes.
Vous vous étonnez que la péréquation en faveur de territoires moins bien lotis que le nôtre soit en augmentation, alors même que ces mesures ont été enclenchées par un gouvernement que vous souteniez à l’époque. Nous l’avons dit lors du débat sur les orientations budgétaires : nous trouvons normal, en temps de crise, que notre ville participe aux efforts de solidarité nationale et régionale.
Côté dépenses de fonctionnement, depuis 2008, vous avez fait de mauvais choix. Vous n’avez par exemple pas voulu vous intéresser aux logiciels libres : résultats des centaines de milliers d’euros ont été dépensés dans l’achat de logiciels ou le renouvellement de licence. Vous ne nous avez pas écoutés lorsque nous vous disions d’agir réellement sur la facture d’énergie ou d’eau de la commune. Résultat : ces dépenses représentent aujourd’hui plus d’un million d’euros dans notre budget.
Nous aurions pu payer moins d’eau, moins de gaz, moins d’électricité si vous aviez choisi d’investir dans la réhabilitation ou l’entretien des bâtiments communaux. Mais vous avez sans cesse diminué les lignes budgétaires consacrées à l’entretien du patrimoine communal.
A l’exception de la reconstruction de l’école Croix-Bosset et du réaménagement imparfait de l’hôtel de ville, programmés d’ailleurs dans la mandature 2001-2008, vous n’avez pas réalisé d’investissements significatifs pour maintenir en bon état les équipements municipaux.
Pour illustrer mon propos sur l’insincérité budgétaire dont vous faites preuve : les investissements sont non seulement en constante baisse, mais en plus leur taux de réalisation est extrêmement bas. Pour être claire, vous affichez chaque année des sommes qui ne sont jamais dépensées, des travaux jamais réalisés.
Preuve supplémentaire de la non sincérité : pour 2014, vous nous expliquez que la ligne des subventions diminue de 200.000 euros parce que Dynamic, dont nous soulignons les bons résultats, a changé son mode de fonctionnement pour passer d’un exercice sur une année civile à un exercice sur une année scolaire. Vous prévoyez donc une somme qui couvre des dépenses jusque fin août. Comme nous l’a dit M Detolle en commission, cette somme devra être complétée en fin d’année. Sauf si vous avez décidé de diminuer globalement le soutien de la commune à Dynamic, la ville sera amenée avant la fin de l’année à dépenser 200.000 euros de plus en faveur de cet organisme. Faire abstraction de cette dépense prévisible ne nous paraît pas honnête.
Dernier exemple, sur le budget 2014. Vous nous annoncez tranquillement la réalisation d’une épargne de 2.6 millions et en même temps un emprunt de 2 millions d’euros. Il va être compliqué d’expliquer à nos concitoyens que vous empruntez pour épargner.
Nous pensons vraiment que les finances de Sèvres doivent être revues en profondeur dans les prochains mois pour répondre aux attentes quotidiennes des habitants, mais aussi pour préparer bien mieux l’avenir de notre commune et de ses citoyens.
Je vous remercie.