Se déplacer autrement demain ?

Tribune dans le Sévrien - juin 2021

La crise sanitaire a fortement contraint nos déplacements. Elle a permis à beaucoup de nos concitoyen-nes de découvrir la nécessité des commerces et services publics de proximité, mais aussi le besoin d’espaces publics confortables pour tous les usagers. Chacune et chacun d’entre-nous a réinvesti notre centre-ville et cela a permis de révéler ses atouts et ses points faibles. Nos déplacements se sont faits plus doux, moins motorisés, dans une ambiance plus apaisée, moins bruyante, moins polluée. Qu’en sera-t-il demain, lorsque la crise sera terminée ? Nous savons que le développement du télétravail aura un fort impact sur nos déplacements domicile-travail. Il nous faut donc anticiper la façon dont notre mobilité sera organisée. Le centre-ville de Sèvres, la Grande Rue et l’avenue de l’Europe, doivent-ils rester des aspirateurs à voitures et des parkings à ciel ouvert ? Le département mène, de concert avec la municipalité, un projet qui ne donne pas une priorité claire aux piétons, aux transports en commun et au vélo et qui prévoit l’abattage de centaines d’arbres. Vos conseillers Sèvres en Transition s’opposent à ce projet très couteux en termes financier et environnemental. Il en est de même avec le réaménagement prévu de l’échangeur du Pont de Sèvres, mené également par le département et qui ne prend absolument pas en compte nos nouvelles façons de se déplacer. Chaque mode de déplacement doit trouver sa juste place mais il faut de façon volontariste structurer l’espace pour donner la priorité aux usagers les plus fragiles : enfants, personnes à mobilité réduite, personnes âgées qui doivent bénéficier d’aménagements confortables et sûrs. Or, aujourd’hui, nous constatons que nombre de trottoirs ne sont pas assez larges, qu’ils sont mal entretenus et débordent de mobiliers urbains qui font obstacle au cheminement. Ailleurs qu’au centre-ville, et notamment aux abords des écoles, la sécurité des piétons n’est pas toujours assurée. Nous militons pour la mise en place de « rues scolaires », c’est-à-dire la fermeture aux voitures aux heures d’entrée et de sortie des écoles. Cette solution pourrait être mise en œuvre pour les écoles Gambetta, après concertation avec les riverains. Paris, Lille, Lyon ainsi que de nombreuses villes belges et anglaises l’expérimentent à la grande satisfaction des parents d’élèves. Le mois de juin nous offre la possibilité d’exercer notre droit de vote pour choisir qui dirigera le département et la région. Nous vous invitons à participer nombreuses et nombreux à ce moment de démocratie important, notamment pour l’avenir de nos déplacements quotidiens et pour celui de notre centre-ville.

Catherine Candelier, Jean Duplex, Anne-Marie de Longevialle Moulaï, Luai Jaff, Lucile Gasber-Aad