Passons des paroles aux actes
Tribune dans le Sévrien janvier 2020
Lors du conseil municipal du 19 décembre, la charte architecturale et paysagère de la ville a été approuvée. Ce document, réalisé avec le Conseil architecture, urbanisme et environnement (CAUE 92), décrit les bonnes pratiques dans ces différents domaines.
Cette charte est intéressante, mais absolument pas opérationnelle. Nous savons, par exemple, que pour développer efficacement la nature en ville, il faut pouvoir s’appuyer sur de grands espaces naturels en renforçant les corridors de biodiversité qui partent des massifs boisés et pénètrent la ville dense. Pour y parvenir, il faudrait identifier les espaces de nature, y compris les jardins privés, qui permettent à ces corridors d’exister. Or, la charte votée ne le fait pas. Elle se contente de préconiser de « changer la perception du fond de vallée de Sèvres en recherchant un équilibre entre minéral et végétal (…) ». Intention louable, mais concrètement comment s’y prend-on ? Certainement pas, comme le prévoit le département des Hauts-de-Seine, en bétonnant l’île de Monsieur, aujourd’hui trait d’union entre le parc de Saint-Cloud et la Seine. C’est pourtant ce que rend possible le Plan local d’urbanisme de Sèvres (PLU) adopté en 2015. Et ce n’est pas non plus en prévoyant l’abattage de 284 arbres le long de la D910 ! Ces contradictions sont véritablement scandaleuses !
De même, en matière d’architecture, de nombreux conseils sont donnés pour construire des bâtiments durables, bien insérés dans des espaces de nature. Dommage dans ces conditions que le PLU gèle les constructions sur 80 % de la commune, ne permettant de bâtir que dans le fond de vallée, déjà très dense et très pollué. Finalement cette charte n’est qu’un outil de communication de plus, pas un levier de transformation de notre cadre de vie.
En ce début d’année 2020, nous vous souhaitons le meilleur pour vous et vos proche