Vidéoprotection ou vidéosurveillance ?

Tribune dans le Sévrien - décembre 2018   Nous avons appris, lors du dernier conseil municipal, que GPSO, sur demande du maire, a décidé d'implanter 21 caméras vidéo sur la commune de Sèvres. Il s'agissait d'une communication, c'est-à-dire d'une simple information, sans débat et sans vote. Les lecteurs du Sévrien ont été eux informés par le biais d’un articulet. En conseil, le maire a expliqué que les images ne seront pas traitées dans un centre de surveillance, qu’elles devraient être supprimées au bout d’un mois, mais qu’elles pourront être visionnées dans le cadre d’une réquisition judiciaire en cas de délit ou de crime. Tout semble sous contrôle, et pourtant… Les écologistes ne sont pas partisans de l'installation de caméras de surveillance de l’espace public. Nous préférerons toujours des dispositifs qui privilégient la prévention et misent sur l'humain. Nous nous méfions également des systèmes qui sont susceptibles d’épier nos moindres faits et gestes. Bien sûr, on nous dit qu'il n'y aura personne derrière les écrans. C'est également ce qui a été dit aux élus de Paulhan, dans l’Hérault, mais très rapidement des écrans ont été installés dans les locaux de la police municipale. Le maire, un de ses adjoints et bien sûr la police municipale y ont accès et peuvent visionner les prises de vue en direct ou en différé. La promesse d'images accessibles seulement sur réquisition de l'autorité judiciaire a fait long feu. Si l’utilisation de la vidéosurveillance peut éventuellement permettre d’identifier les auteurs de délits, il est clairement établi que son impact n’est que faible voire nul sur la délinquance. Comment sera évaluée la pertinence de l’installation de ces caméras à Sèvres ? GPSO s’apprête à consacrer plus de 2 millions d’euros à ce dispositif. Ne fallait-il pas demander aux habitant-es leur opinion sur ce dossier ? Un sujet pour les prochaines municipales ?